Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ecritures folles
Publicité
Newsletter
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 129 502
17 juin 2008

Flâneries parisiennes 2


Pour cette deuxième flânerie parisienne, restons dans les beaux jardins du Palais Royal pour un Rendez-vous ...


 


Un rendez-vous au Palais royal

Boules_Palais_Royal


Elle était assise sur un banc savamment choisi, faisant face aux bassins miroitants, au cœur des jardins du Palais royal. Elle préférait ces bancs en fer forgé et au bois rongé, pourtant inconfortables, à l’assise encore plus étroite des colonnes de Buren, offrant de multiples hauteurs mais trop exposées aux courants d’air et aux flots ininterrompus de touristes. De plus, elle avait rendez-vous au cœur des jardins. Pour une fois, c’était lui qui était en retard, laissant seules les horloges forger l’œuvre du temps.

Je fis durer le plaisir de la retrouver, de l’enlacer dans mes bras qui s’ouvraient déjà. Je la regardais intensément, à peine vingt mètres en oblique derrière elle.



Elle. TOI. Mon Amour déraisonnable.



Un rayon de soleil, encore un peu pâle mais majestueusement lumineux, inondait son visage. Elle était magnifique, mon étoile du printemps, sous ce projecteur protecteur du renouveau. Renouveau perpétuel de l’amour, retour sempiternel de l’hirondelle des faubourgs.

Banc_palais_royalElle lisait un volume illustré de Pierre Gripari, quelques contes joyeux et maléfiques au détour d’une rue parisienne. Plongée dans cet univers loin de la réalité, elle était insouciante, loin des proches froissements d’ailes émis par des pigeons picorant des croûtes de pain rassis, jetés par une petite vieille au bord de l’ennui. La poussière balayée par la même occasion voletait à ses pieds formant un petit nuage vaporeux invisible à ces yeux. Elle se prenait à vouloir chanter Sorcière sorcière, prends garde à ton… Elle n’entendait pas le bruit des boules de pétanques qui tombaient et s’entrechoquaient dans les allées sablonneuses de ces jardins.  Ces boulistes faisaient chanter un petit air du Midi à l’heure méridienne. Malgré cet apparent détachement du monde, elle avait l’air tracassée. Impatiente, elle jetait des regards furtifs mais répétés, de plus en plus précis dans leurs intervalles, sur sa montre. Elle finit par délaisser sa lecture pour sortir négligemment une cigarette de son sac à main. Dédaigneuse, la colère lui piquait le nez. J’étais le seul à la connaître suffisamment pour le voir. Je la rassurai en lui proposant du feu. Elle sursauta mais vite, elle me sourit. Je l’embrasse dans le cou, sur les joues jumelles, et sur les lèvres indolentes qu’elle m’offre avec ravissement. Ebloui et heureux, je te regarde tout en  longeant l'arrondi de la fontaine royale et son clapotis délicieux. Ton élan enjoué et ton pas oisif m'entraînent dans les dédales de la capitale. Et à tes lèvres ce sourire malicieux et complice me fait aimer Paris, me fait aimer la vie...

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité