Flâneries parisiennes 6
A travers les fenêtres
A travers les fenêtres des bâtiments historiques formant l’antre centrale de Paris, notre regard se voile de formes géométriques inhabituelles. Dans les recoins insolites de ces lieux touristiques, se cachant au grand public dans la pénombre, les ouvertures sont des meurtrières pacifiques s’ouvrant sur le monde. Parfois, un œil de bœuf tout rond donne la vision sphérique de notre terre, agrandissant comme une loupe le détail d’une de ses particules architecturales. Ce cercle se trouve alors tramé d’une croix grise et poussiéreuse, dessinant ainsi quatre hémisphères égaux. Certaines de ces fenêtres au faîte courbe, se projettent vers le ciel grâce à leur tête d’ogive. En clair-obscur, la façade qui se dresse devant nous est masquée par une arbalète fictive. D’autres, parce qu’elles sont gigantesques, nous font baisser en arrière le crâne et lever haut le front. Elles se décomposent en petits carreaux et ressemblent aux quadrillages des papiers scolaires ou aux pixels grossis d'un fragment numérique. Nous pouvons tomber aussi, nez à nez avec des sortes de hublots sertis de grilles forgées interdisant l’accès vers des mondes troubles qui s’enfoncent jusque dans les entrailles maléfiques de la croûte terrestre. Et sur le sol, d’autres cercles nébuleux et opaques semblent celer des passages secrets et occultes.