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14 juin 2011

Mon jardin, petit périmètre de bonheur

 

Voici un texte écrit pour une consigne du défi du samedi qui demandait de décrire son jardin en insérant la liste de mots bizarres suivante : TOMBOLO - TUC - BARKHANE - KOPJE - MONADNOCK - PODZOL - VALAT

 

 

 

escholtzias

 

Je ne suis pas géomètre mais pour vous décrire au mieux mon jardin, je suis bien obligé d'avouer qu'il ne représente qu'un rectangle de trois mètres sur deux et qu'il semble aussi ridicule qu'une pièce de podzol perdue dans l'immensité de la taïga.

Pourtant s'il ne garde du lopin que l'harmonie de l'are mini, il en a le charme - non point l'arbre qui ne pourrait y prendre ses aises ! - mais la félicité du plaisir minuscule. Il est amusant et inutile. Plein de vigueur, il est nullement potager et, ouvert à tous les vents, il a tout de la serre barkhane.

Malgré son étroitesse, il regorge de mille richesses, il grouille de vie.

escholtzia_et_abeille1

 

 

 

 

 

 

 

Car mon jardin a ce parfum délicat que les effluves végétaux répandent au-delà de l'inimaginable, malgré la sécheresse de ce printemps précocement estival. Il a la couleur de l'espoir, un orangé qu'on ne verra jamais – et qui ne provoquera aucun suicide ! – dans lequel les abeilles aiment à venir, pour s'y noyer, s'enivrer, y butiner en toute quiétude, s'y laver à la fraîche comme dans une source de valat, tout en roulant leurs yeux ronds comme des billes de tombolo à force de nager dans le bonheur. L'escholtzia y est leur trésor, lui qui s'est approprié mon jardin, ayant apprivoisé mon petit arpent sans s'en repentir. Et depuis, ce quadrila-terre dessiné à la pelle par mes enfants a la couleur des jours heureux.

escholtzia_et_abeille2

 

 

 

 

 

 

 

Oui, l'escholtzia y tutoie la capucine sans souci aucun, plantant sur place les calcéolaires sur leur rocaille et envoyant sur les roses les lilas bleus que les moins de vingt ans ignorent toujours superbement, tandis que le pavot coquelicot se pavane sauvagement au milieu de cette ribambelle cousine.

Mon jardin est orange comme un bleu de paresse, qui s'allonge pour se reposer comme un concombre masqué... Sa forme géométrique s'arrondit pareille au Casimir de l'île et s'élève comme un kopje dans la savane, un monadnock servi sur un plateau et plein de tucs bidule machin-chose dans le genre.

Mon ombre, sous ce soleil de plomb, aime à mimer la cueillette de ces oranges mécaniques, comme si elle leur contait fleurette, comme si elle les caressait pour rafraîchir les gerçures que déposent les rayons du soleil sur leurs pétioles et leurs limbes, ces chaudes émanations lumineuses qui flétrissent leurs pétales coléoptères.

 escholtzia_et_ombre

Je ne peux rien y faire tant il est petit, sinon m'asseoir à ses pieds et rêvasser paisiblement.

Comme il est beau à voir ! Comme il est fier de son éclat !

C'est mon petit jardin. Il sent bon l'écume voisine, au bord du chemin, le long de cette ancienne maison de pêcheurs, havre de nos vacances.



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Commentaires
S
Oui un petit coin d'paradis. merci beaucoup !
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C
la preuve qu'il n'est nul besoin d'avoir de grands terrains ni de beaucoup d'eau pour avoir des fleurs ; tes photos sont très jolies.
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S
Effectivement le soleil à ce moment-là donnait un certain éclats à leurs pétales.
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S
Oui... mais c'est un jardin un peu imaginaire !!!
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L
Tout petit mais tout mignon, forcément.<br /> J'aime la lumière de ses pavots d'Inde.
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