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10 octobre 2011

Enfer et damnation au Paradis sur terre

 

johnny_hallyday_theatre_edouard_vii

 

Ce soir-là, j'étais assis paisiblement dans mon salon au coin du feu – comme un bellâtre auprès de son âtre joli - car le froid tourbillonnant de l'automne arrivait enfin en cette fin d'octobre. Je feuilletais une revue et lisais quelques articles sur l'actualité théâtrale.

Quelle ne fut pas ma surprise d'y croiser le nom de Johnny Hallyday ! Me serais-je trompé de chroniques ??? Je ne lisais pourtant pas une revue people et encore moins un vieux Salut les copains...

Non. Johnny qui chantait alors, il y a déjà presque trois décennies, Quelque chose de Tennessee, jouait dans une pièce de ce Monsieur Williams. Il fallait croire que lui-même avait aussi un petit quelque chose de Tennessee...

Ma curiosité fut piquée à vif, comme l'hêtre qui brûlait en face de moi le fût par une belle flamme... C'était comme si on avait allumé le feu soudain. Moi qui n'écoutais plus Johnny depuis Noir c'est noir, c'était plutôt une sensation assez étrange.

Certes, la critique n'était pas très bonne... Néanmoins, je ne pus m'empêcher de me rendre, dès le lendemain au théâtre Edouard VII, pour assister à ce spectacle. A mon grand désespoir, je ne pus réserver une place que pour une représentation qui aurait lieu dans deux semaines seulement.

La pièce avait un succès fou, c'était salle comble chaque soir. Complet. D'ailleurs, je n'avais jamais vu autant de blousons noirs faire la queue dans un théâtre aussi classique. Y'a bien eu Renaud à Bobino (il disait qu'on l'aurait pas mais on l'a eu... !) mais là, c'est Edouard VII, l'antre de Guitry. La place forte du Théâtre bourgeois et gentilhomme, des cocottes entretenues et des cocus sous-entendus...

Je passais quinze jours languissants. Pour patienter, j'écoutais Le pénitencier quarante-cinq fois par jour. Ca tournait en rond. J'étais comme un prisonnier dans sa cellule grise, comme un autre que moi-même.

Le grand soir finit par arriver. Et moi aussi. Une demi-heure en avance. Du haut des colonnes qui soutenaient le théâtre Edouard VII me contemplaient ces lettres lumineuses rouge vif :

 

UN PARADIS SUR TERRE

 

Elles s'affichaient dans la nuit parisienne un peu humide et me narguaient, me faisant un peu plus trépigner d'impatience.

Enfin, je pus m'installer. Un peu en avance. Au cinquième rang, fauteuil d'orchestre. Presque au milieu. La vue était complètement dégagée. Impeccable. La soirée s'annonçait plutôt bien. Après quelques minutes interminables, le rideau rouge vif se leva. La scène était noire. Un film défilait. Mais ils n'allaient tout de même pas nous rediffuser D'où viens-tu Johnny ? Car pour moi, la vie avait commencé depuis bien longtemps !!!

C'était une intro. C'est ça le théâtre aujourd'hui. Même chez Edouard VII...

Puis soudain, une silhouette apparut et la lumière fut. Johnny ! Il regardait la salle et j'eus l'impression qu'il me fixait, droit dans les yeux !!! Je fus comme hypnotisé. Je ressentis fortement et intérieurement la transmission de ses pensées. J'avais cette sensation étrange d'être Johnny ! Un rocker comme celui des yéyés. Ah que ça fait mal quand même ah que de devenir Johnny ! C'est comme si j'étais devenu un clone clownesque, un Sebarjohnny ! La preuve car une fois debout, je me mis à que déclamer cette chanson d'amour :

 

(Les paroles de la chanson sont ici !)

 (me contacter si vous voulez la version chantée !)

Puis j'essayais d'arracher les fauteuils qui m'entouraient comme au bon vieux temps de l'Olympia. Ce soir-là, par un phénomène étrange, je crois que j'avais quelque chose, non pas de Tennessee, mais de Johnny !

 

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Commentaires
S
Ah non ! Je remets ça dès demain !!! Les deux peuvent être compatibles !
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S
Okay ! "Singapour" !!! excellent !
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J
Attention Sebarjo, tu vas devoir abandonner ta carrière de haïkuïste pour sortir en tournée !
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C
Même en France je lis tes chroniques, "tu sing à (que) pour" Marie ?
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