Quelques traces de mes écoutes musicales (1)
Pour cette première trace de mes écoutes musicales, je n'ai pas choisi la facilité...
Comme vous allez vite le comprendre, je vais évoquer un album qui a déjà suscité bien plus de polémiques en un jour, que la qualité de jeu de l'équipe de France de football de l'avant 19 novembre ! Malgré tout, j'ai décidé de me lancer...
Cette semaine, Bertrand Cantat est de retour. Sans Noir Désir – mais avec toujours un désir noir ? – il vient de sortir un nouvel album. C'est un nouveau groupe minimaliste, Détroit, qu'il fonde avec le bassiste Pascal Humbert. C'est en fait un duo. Et le premier single de cet album, Droit dans le soleil – difficile de retrouver la lumière après dix années de prison – est à l'image de cette nouvelle formation : mélodie accrocheuse et légèrement rocailleuse (l'effet Cantat mesuré) qui éclate en toute simplicité. Le clip est également très épuré. La caméra propose d'abord la vue floue d'un ciel blanc et de feuilles d'arbre puis elle descend doucement. Au premier plan, apparaît alors la contrebasse sur laquelle joue Pascal Humbert dans une prairie collineuse, puis peu à peu, la caméra se déplace vers la droite, plonge à l'arrière plan dans lequel apparaît Bertrand Cantat qui chante en s'accompagnant d'une guitare classique. Gros plan sur son nouveau visage, un peu gonflé, un peu barbu, un peu vieilli. C'est une douce mélodie éraillée, presque susurrée. L'accompagnement est très simple et très beau en même temps (assez facile à jouer, ce qui ravira tous les apprentis-guitaristes !). C'est du Georges Brassens revisité par le leader de Noir Désir. Oui, on se fait vite prendre.
C'est donc un retour réussi qui, musicalement, se veut sans fracas et qui en est d'autant plus fort. Le texte quant à lui, est poétique et puissant . L'ombre de la prison, du drame qui l'y a poussé, de Marie Trintignant semblent planer dans ces couplets et ce refrain qui nous transportent doucement.
J'apprécie donc ce retour de Bertrand Cantat qui a mis du sien et de son émotion dans cette chanson.
Il est difficile d'effacer à tout jamais de sa mémoire sensorielle cette voix qui a enchanté le rock français. Et cela n'empêche pas que j'aimais bien Marie Trintignant et que, comme tant d'autres, je regrette son absence prématurée.
J'aimais particulièrement la carrière de chanteuse prometteuse qu'elle démarrait. En effet, elle avait formé un formidable duo avec Thomas Fersen en chantant Pièce montée des grands jours. Ironie du sort, cette chanson plutôt amusante racontait l'histoire d'un homme enfermé dans une cellule de prison ne songeant qu'à sévader et qui recevait des colis culinaires envoyés par une femme, contenant tous des accessoires qui pourraient l'aider à mener à bien son évasion. Les deux protagonistes étaient sur la même longueur d'onde car ils avaient prévu de récidiver...