Hotel Riviera
Te souviens-tu Pollux
De cet hôtel de luxe
Dans lequel tu m'as dit :
''Le petit Castor est mort.''
On y cachait alors nos vies
A babord comme à tribord
Afin qu'aucun œil ne nous vit
Y dépérir sans le moindre effort.
On voulait s'échouer sur les îles
Explorer les mers avec le calypso de Cousteau
On se sentait alors si forts et assez agiles
Pour fendre l'air et marcher sur les eaux.
Mais au lieu de cela, on restait enfermé
On laissait passer les nuits à fumer
Vidant nos cartouches psychotropes
Au petit matin, ne restait plus que six clopes
Bienvenue à l'Hôtel Riviera
Aux mille chambres spacieuses
Aux mines déconfites, faussement radieuses
Bienvenue à l'Hôtel Riviera
C'est juste un endroit
Que jamais tu ne quitteras
Te souviens-tu Pollux
De cet hôtel de luxe
Devant lequel avec brio
Tu avais garé ton immense Clio
On y cachait alors nos vies
A l'abri des cris et des sirènes
Afin qu'aucun œil ne nous vit
Y défaire nos pelotes de laine.
Les lumières fortes nous éblouissaient
Faisant danser les ombres sur nos corps
Les lettres mortes que l'on envoyait
Comme jetées à la mer au-dehors
Tu voyais depuis les étoiles
31 Ulysse refléter sur la toile
De ton matelas, tel une voile
Qui t'emportait vers l'étale fatal.
Bienvenue à l' Hôtel Riviera
Aux mille chambres spacieuses
Aux mines déconfites, faussement radieuses
Bienvenue à l' Hôtel Riviera
C'est juste un endroit
Que jamais tu ne quitteras
Te souviens-tu Pollux
De cet hôtel de luxe
Aux suites comme des cabines
Par les hublots, du chant des sardines,
Des images flashes et flasques
Qui, Sur nos visages dessinaient des masques
Défilant sur les écrans des télé-maque
Nous laissant flyer vers l'Ithaque
Ouais... Te souviens-tu Pollux
De cet hôtel de luxe
Aux plafonds miroitant
Et de son champagne rosissant
De ses chambres avec vue
De tout ce temps perdu
Dans ses couloirs qui n'en finissent plus
A ne trouver que des sorties sans issue