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Ecritures folles
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25 mai 2009

Monsieur Mince Monsieur Mince était plus mince

Monsieur Mince

Monsieur_Mince

Monsieur Mince était plus mince qu'une pince à linge, comme passé à l'essoreuse avant le grand potage. Pour cela, il suivait une alimentation rigoureuse qui le comblait largement, là est peut-être le comble.

Il vivait chichement mais paisiblement dans le petit bourg de Littletown, perdu quelque part dans les herbes folles des bocages qui ceignent paisiblement Grandville. C'était un homme qui se contentait des plaisirs microscopiques que nous offre généreusement la vie, même en période de crise, qu'elle soit économique, hépatique ou pathétique.

Bien que piètre mangeur, monsieur Mince était un grand cuisinier. Le roi de l'émincé. Il se mitonnait tous les midis des menus insensés, des fonds en bouche et des mignardises minuscules exquises. Ce midi par exemple, ça fleure bon dans la cuisine de Monsieur Mince. Il suffit de passer le seuil de sa maisonnette pour que notre ventre se mette à gargouiller sans fin... et même sans faim. En effet, il était en train de se préparer un formidable émincé de poulet déglyciné et délipidé, accompagné de ces trois légumes (au nombre exact de trois : un petit pois, une carotte et un haricot vert). Un vrai festin pour monsieur Mince ! Il ne souperait que très légèrement ce soir, après une telle orgie, vous pensez ! Une cuillère à café de fondue de poireaux, une infusion aux herbes de Provence (à faire réduire 3 heures) et hop, au lit !

Monsieur Mince était de tous les régimes, pourvu qu'ils soient alimentaires et non politiques, et entretenait sa forme physique et cérébrale pour avoir la banane et retenir plein de dates inutiles.

Il se rendait parfois à Grandville pour rendre visite à son amie Madame Goinfre qui lui donnait des recettes, passionnée elle-même par la cuisine. Il n'avait plus qu'à diviser les quantités (g)astronomiques qu'elle prescrivait par cent pour les essayer à son tour.

Madame_Goinfre

Il y prenait régulièrement le thé – droit comme un I, car il réduisait également le T - qu'elle accompagnait de pâtisseries toutes plus appétissantes les unes que les autres, pleines de crèmes entières, de chantilly chatouillante, de meringues follement dingues... Que des bonnes choses ! Madame Goinfre les mangeait toutes et lui, ramassait les miettes, ce qui le contentait bien. On pouvait dire qu'en quelque sorte, ces deux-là faisaient la paire, se complétant à merveille dans le partage culinaire. D'ailleurs, tout le monde dans la contrée s'attendait, tranquillement assis sur une chaise, qu'un jour ils publient leurs bans publics...

A Grandville, on avait la chance de tomber sur des Mac Beurk, établissements de restauration rapide introuvables dans le trou perdu qu'était Littletown. Madame Goinfre s'y rendait plusieurs fois par semaine, engloutissant à la douzaine des hambeurkers, des cheesebeurkers et autres grasseries majuscules. Elle avait bien essayé plusieurs fois d'y inviter Monsieur Mince, mais celui-ci lui avait toujours répondu diet ! euh... niet ! malgré les petits cadeaux alléchants et à lécher que l'on pouvait recevoir avec les menus Horripy-meal.

McBeurk

Monsieur Mince aimait beaucoup madame Goinfre mais il savait bien qu'il ne pourrait jamais vivre avec une personne semblable. Sa balance risquerait d'exploser ! Il faut dire que monsieur Mince utilisait un milligrammètre sophistiqué qui vous indiquait votre poids avec une exactitude étonnante, au nanogramme près, et qui ne supportait pas une tare de plus de 50 kilogrammes ! (je ne vous la transcris pas en nanogrammes, la ligne ici n'étant pas assez longue !) D'ailleurs, il commençait chaque journée par une pesée sur son étonnant appareil. Il suivait quotidiennement sa ligne, ce qui le faisait avancer chaque jour dans sa vie toute tracée, sans dérives ni détours.

Finalement, monsieur Mince rencontra dans une boulangerie, mademoiselle Zut, aussi fine qu'une flûte. Elle le mena menu à la baguette et, tambour battant, il l'épousa. Il l'aimait tellement – son amour allant croissant - qu'il finit même par accepter d'aller au Mac Beurk avec elle ! Madame Goinfre en fit, paraît-il, une sacrée indigestion. Une colique colérique qui lui coupa l'appétit pendant au moins deux heures ! Elle manqua de s'étouffer doucereusement sous des Mince ! des Zut ! Des Flûte ! Et puis violemment sous des ubuesques
M... !


Encore une fois, merci à L Jonchère pour ses illustrations si amusantes !!!

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Commentaires
E
Bien vu ! Et je confirme. Il y a de cela bien des années, j'ai eu une aventure avec une madame Mince. Moi qui aime bien manger, inutile de vous dire que la liaison fut de courte durée. On ne dit d'ailleurs pas qui se " dissemble " s'assemble.
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