Mademoiselle Chang ou Comment noyer du Berger
Mademoiselle Chang
ou
Comment noyer du Berger dans du Dom Perignon
Dans le petit boudoir de Mademoiselle Chang, quelques bulles de champagne pétillent encore. Tout va bien. La réception se déroule comme prévu. Il ne manque personne près d'elle. Pour se rassurer, elle se retourne et tout le monde est là. IL est là. Ce virtuose de la bonne musique, ce faiseur de chansons pour mille fans.
Il est en train de se rincer aux Biscuits de Reims, allègrement imbibés de Dom Perignon. Elle qui fut la groupie de ce pianiste, qu'elle admirait par-dessus tout parce qu'il savait jouer du piano debout -son paradis blanc et ébène - ce soir, elle allait lui montrer ce qu'elle savait faire. Il va voir que ça balance pas mal à Paris, aussi. Elle sera celle qui chante le jazz à la manière de Billie Holiday, celle qui mêle son souffle chaud et suave aux anches des cuivres voluptueux. La fille au sax. Ses notes seront un message personnel, quelques mots d'amour pour son prince des villes, lui qui avait joué dans les plus grandes salles des plus grandes métropoles de ce monde.
L'heure approche. Elle va bientôt demander une minute de silence pour annoncer les festivités. Elle suivit d'abord les élans de son coeur qui jouaient des romances à la Mandoline, et alla voir son pianiste préféré, son Diego libre dans sa tête. Elle lui adressa les banalités d'usage, il lui répondit de même, superficiel et léger. Enfin, elle lui dit que dans quelques instants il allait enfin pouvoir l'écouter...
-Seras-tu là ? (l'amour est là quand on est ensemble et quand on danse...)
-Je
suis navré ma chère mais je ne pourrai pas rester, pourtant je sens que
mon piano danse déjà... mais vas-y suis ta musique où elle va...
- C'est ça et mon fils rira du rock'n'roll ! (tant d'amour perdu loin de la lumière du jour...)
Ah le voyou !!! Il ne faudrait jamais partir. Avec lui, c'était toujours la même histoire : à moitié, à demi, pas du tout.
-Pour me comprendre, je vais vous expliquer car déjà je suis loin ! En fait, il y a un match de rugby ce soir que je ne peux absolument pas rater... c'est France-Galles, voyez-vous...
Là, elle laissa passer ses rêves définitivement !
NB : trente et une chansons de Michel Berger se sont glissées dans ce texte, sauriez-vous les retrouver ?