Le Début de la Fin

Ça a débuté comme ça :
Ouap ba dou ouap...

La radio chantait et me réveillait gaiement en pleine matinée. Premier jour de l'année, tutti frutti. Premier café, tutti zuccheri.

Le soleil se levait péniblement dans un ciel blanc. Cotonneux. Il aurait pu neiger.

Mais bientôt, cette candeur joyeuse fut noircie progressivement par la poussière qui avançait sur mon village. Les tanks approchaient. C'était la guerre dans ce coin perdu du monde. Elle allait venir jusque-là, crevant même le désert. Et tout le monde s'en foutait.

Le bruit sourd des lourdes chenilles « processionnaires » résonnait sur la vieille piste caillouteuse et cahotique et avait fini par couvrir les sons joyeux de ma radio.

L'angoisse monte. Le village est silencieux. Dignement prêt pour son sacrifice. Il n'y a nulle part où aller, ici. Nul endroit pour se cacher. Impossible de fuir. Mon village allait exploser inutilement. Comme un kamikaze perdu dans l'immensité d'une steppe. Rester humble jusque dans la bêtise (in)humaine.

Je n'aurais pas le temps de tout écrire ici alors comme moi, vous le devinez bien...

Ça a fini comme ça :
Ouap ba dou ouap...

Photographie trouvée sur le net ici : http://desertradio.com/

Comments

[sebarjo]

Merci pour ce magnifique compliment !!!

[celestine]

Excellent , le coup des chenilles processionnaires...une métaphore digne de Fitzgerald...